exils – 1998

Une coproduction entre trois cultures francophones…

Théâtre de la Vieille 17 (Ontario) • théâtre l’Escaouette (Acadie) • Théâtre Sortie de Secours (Québec)

 

La production la plus audacieuse
du Théâtre Sortie de Secours

Ce qui, collectivement, nous distingue des autres est-il plus important que ce qui nous rassemble?

Exils nous offre une allégorie drôle et tendre
de la recherche de nos origines.

Comment devient-on qui l’on est? Est-ce que dès la naissance, notre caractère est déjà formé et notre destin déjà tracé? Est-ce plutôt le parcours emprunté qui déterminera à chaque jour ce que l’on devient, ce que l’on est devenu et ce que l’on deviendra?

Trois créateurs ingénieux et sensibles, sont venus me présenter leur projet avec un enthousiasme débordant et la lueur d’une angoisse créatrice au fond de l’œil. Pour illustrer leur propos et leur questionnement, ils ont eu l’heureuse idée d’inventer une histoire où des jumelles identiques séparées dès leur naissance ignoraient toutes deux l’existence de l’autre. Puis ils ont eu la chance de rencontrer deux comédiennes, jumelles identiques, pour incarner ces personnages.

Un voyage à bord d’un train en route vers la recherche de nos origines, à la poursuite de nous-mêmes.

René Richard Cyr

exils

Deux jumelles identiques séparées à la naissance (et ignorant leur existence réciproque), partent simultanément à la recherche de leurs parents biologiques. À travers leur périple en Amérique du Nord, elles entrent en contact avec plusieurs personnages et différentes cultures francophones, transformant cette trame dramatique en une espèce d’allégorie sur la quête des origines et de l’identité.

«D’où venons-nous? Qu’est-ce qu’un Québécois, qu’est-qu’un Canadien?»
C’est absolument pertinent, intelligent. On est sortis en se disant, bien mon Dieu, il était essentiel ce spectacle-là. Et à peu près tous les Canadiens devraient le voir.

Chantal Lamarre, Émission Flash, 20 avril 2000

Crédits : A. Larochelle, G. Chevalier, R. Bellefeuille, E. Savoie • Photos: Jules-Rémi-Villemaire

La parole francophone canadienne

Exils réunit sur une même scène des artistes québécois, acadiens et franco-ontariens qui se donnent la réplique pour dire une époque, pour raconter un lieu, et évoquer dans toutes ses contradictions.

Nous voulons, par ce spectacle, rendre hommage à cette parole francophone et pluri-dimensionnelle en lui donnant une dimension dramatique qui s’articule dans l’espace scénique et musical. Un spectacle où la parole reprend toute son ampleur, son rythme et sa couleur – et où les interprètes de diverses origines expriment sur la place publique certains des propos de leur collectivité.

Exils a donc permis à des artistes québécois, acadiens et franco-ontariens de se réunir pour réfléchir sur plusieurs thèmes dont la notion du territoire, l’errance, la quête d’identité, la langue, l’amour, le quotidien dans ses faits et gestes, sujets qui ont généré, par le passé, plusieurs tensions et même certaines animosités. Nous croyons que nous avons plus de similitudes que de différences, même si parfois nos agendas politiques diffèrent quelque peu. Ce dialogue ne s’établit pas unilatéralement mais conjointement, entre artistes qui ont atteint une certaine maturité au sein des collectivités concernées.

Les directeurs artistiques
Marcia Babineau, Théâtre l’Escaouette
Robert Bellefeuille, Théâtre la Vielle 17
Philippe Soldevila, Théâtre Sortie de Secours

> Programme de la soirée

La genèse du spectacle

Philippe Soldevila, Québécois d’origine espagnole, raconte que le spectacle est né de deux chocs et trois idées, si l’on peut dire. Lorsqu’il quitte Québec pour poursuivre ses études à l’Université d’Ottawa, Philippe reçoit un premier choc en découvrant la culture franco-ontarienne, qu’il perçoit d’abord comme une culture américaine d’expression française, choc de découvrir que sa réalité culturelle francophone n’est pas la même que celle des Franco-Ontariens.

À la tête du Théâtre Sortie de Secours, qui s’intéresse aux cultures étrangères, Philippe part en tournée en Acadie et reçoit un deuxième choc en découvrant la vitalité et la façon de vivre des Acadiens. Lui qui, depuis des années, se questionne sur ses origines, lui qui fait du théâtre mettant en scène des cultures étrangères, se rend compte tout à coup qu’il ne connaît pas les autres francophonies voisines et qu’en fait, ces cultures lui sont, elles aussi, étrangères… Premier jalon de la genèse.

Second jalon : lors de son séjour en Acadie, Philippe a rencontré Marcia Babineau du théâtre l’Escaouette de Moncton; quelques années auparavant, dans le cadre de la production La trilogie des dragons de Robert Lepage, Philippe a côtoyé Robert Bellefeuille, du Théâtre de la Vieille 17. Avec chacun d’eux, il se lie d’amitié et projette de faire un spectacle en coproduction.

Troisième jalon : les trois créateurs ont plusieurs choses en commun; entre autres, le fait de recevoir des commentaires qui font qu’ils ne se sentent pas tout à fait chez-eux, peu importe où ils se trouvent. Voyez plutôt : Philippe, quand il est en Espagne, se fait appeler « le Canadien». Quand il est ici, il se fait plus ou moins gentiment (selon les époques et les circonstances) surnommer «l’Espagnol».

La genèse du spectacle

Philippe Soldevila, Québécois d’origine espagnole, raconte que le spectacle est né de deux chocs et trois idées, si l’on peut dire. Lorsqu’il quitte Québec pour poursuivre ses études à l’Université d’Ottawa, Philippe reçoit un premier choc en découvrant la culture franco-ontarienne, qu’il perçoit d’abord comme une culture américaine d’expression française, choc de découvrir que sa réalité culturelle francophone n’est pas la même que celle des Franco-Ontariens.

À la tête du Théâtre Sortie de Secours, qui s’intéresse aux cultures étrangères, Philippe part en tournée en Acadie et reçoit un deuxième choc en découvrant la vitalité et la façon de vivre des Acadiens. Lui qui, depuis des années, se questionne sur ses origines, lui qui fait du théâtre mettant en scène des cultures étrangères, se rend compte tout à coup qu’il ne connaît pas les autres francophonies voisines et qu’en fait, ces cultures lui sont, elles aussi, étrangères… Premier jalon de la genèse.

Second jalon : lors de son séjour en Acadie, Philippe a rencontré Marcia Babineau du théâtre l’Escaouette de Moncton; quelques années auparavant, dans le cadre de la production La trilogie des dragons de Robert Lepage, Philippe a côtoyé Robert Bellefeuille, du Théâtre de la Vieille 17. Avec chacun d’eux, il se lie d’amitié et projette de faire un spectacle en coproduction.

Troisième jalon : les trois créateurs ont plusieurs choses en commun; entre autres, le fait de recevoir des commentaires qui font qu’ils ne se sentent pas tout à fait chez-eux, peu importe où ils se trouvent. Voyez plutôt : Philippe, quand il est en Espagne, se fait appeler « le Canadien». Quand il est ici, il se fait plus ou moins gentiment (selon les époques et les circonstances) surnommer «l’Espagnol».

Marcia, de son côté, vient du Sud du Nouveau-Brunswick, là où les francophones et anglophones se côtoient quotidiennement. Elle ne se souvient pas d’avoir appris l’anglais. Les francophones du Québec et de l’Ontario trouvent qu’elle a un accent. Quand elle étudiait en anglais aux États-Unis, on lui disait aussi qu’elle avait un accent.

Robert, natif de l’Ontario, a étudié à Québec et travaille souvent avec des compagnies québécoises. Résultat : quand il est en Ontario, il se fait dire qu’il est le plus québécois des Franco-Ontariens ; et quand il est au Québec… On le qualifie, bien évidemment, de Franco-Ontarien.

Pourquoi dès lors ne pas faire une coproduction à trois qui montrerait de façon humoristique leur quotidien, toutes ces facettes de la francophonie qu’il est plus aisé d’incarner que de dire.

La genèse est terminée. Le spectacle naît, sur fond d ‘immensité canadienne. Et la ronde des rencontres, qu’elles soient physiques ou psychologiques, intérieures ou extérieures, se poursuit.

 

Philippe Soldevila
Metteur en scène

 

Marcia, de son côté, vient du Sud du Nouveau-Brunswick, là où les francophones et anglophones se côtoient quotidiennement. Elle ne se souvient pas d’avoir appris l’anglais. Les francophones du Québec et de l’Ontario trouvent qu’elle a un accent. Quand elle étudiait en anglais aux États-Unis, on lui disait aussi qu’elle avait un accent.

Robert, natif de l’Ontario, a étudié à Québec et travaille souvent avec des compagnies québécoises. Résultat : quand il est en Ontario, il se fait dire qu’il est le plus québécois des Franco-Ontariens ; et quand il est au Québec… On le qualifie, bien évidemment, de Franco-Ontarien.

Pourquoi dès lors ne pas faire une coproduction à trois qui montrerait de façon humoristique leur quotidien, toutes ces facettes de la francophonie qu’il est plus aisé d’incarner que de dire.

La genèse est terminée. Le spectacle naît, sur fond d ‘immensité canadienne. Et la ronde des rencontres, qu’elles soient physiques ou psychologiques, intérieures ou extérieures, se poursuit.

 

Philippe Soldevila
Metteur en scène

 

Crédits : F. et A. Larochelle, R. Bellefeuille • Photo: Jules-Rémi-Villemaire

équipe de création

Concepteurs

Philippe Soldevila
Robert Bellefeuille
Marcia Babineau

Texte

Robert Bellefeuille
Philippe Soldevila

Mise en scène
Philippe Soldevila

Assisté de 
Marcia Babineau

Conseil dramaturgique
Marcia Babineau

Collaborateur artistique
Alfred Dogbé

Concepteurs

Philippe Soldevila
Robert Bellefeuille
Marcia Babineau

Texte

Robert Bellefeuille
Philippe Soldevila

Mise en scène
Philippe Soldevila

Assisté de 
Marcia Babineau

Conseil dramaturgique
Marcia Babineau

Collaborateur artistique
Alfred Dogbé

Distribution

Robert Bellefeuille
Ginette Chevalier
Annie Larochelle
France Larochelle
Éloi Savoie
Diane Losier
Marcel Aymar

Musique
Marcel Aymar

Régie
Diane Fortin

Directeur technique
Nicolas Ducharme

Distribution

Robert Bellefeuille
Ginette Chevalier
Annie Larochelle
France Larochelle
Éloi Savoie
Diane Losier
Marcel Aymar

Musique
Marcel Aymar

Régie
Diane Fortin

Directeur technique
Nicolas Ducharme

Scénographie
Jean Hazel

Costumes
Normand Thériault

Éclairages
Marc Paulin

Direction de production
Robert Bellefeuille
Diane Fortin
Nicolas Ducharme

Assistante à la production
Lynne Surette

Producteurs
Théâtre l’Escaouette
Théâtre de la Vieille 17
Théâtre Sortie de Secours

Scénographie
Jean Hazel

Costumes
Normand Thériault

Éclairages
Marc Paulin

Direction de production
Robert Bellefeuille
Diane Fortin
Nicolas Ducharme

Assistante à la production
Lynne Surette

Producteurs
Théâtre l’Escaouette
Théâtre de la Vieille 17
Théâtre Sortie de Secours

«Exils» : un succès sans frontière

«Une heure quarante-cinq de bonheur! (…) On peut même déjà pronostiquer qu’elle rejoindra, au Panthéon des plus inoubliables spectacles présentés depuis 1984, les grandes créations de Robert Lepage, Michel-Marc Bouchard et Wajdi Mouawad.

>Caroline Barrière, Le Droit, 28 septembre 1999

Exils… de la scène à l’écran

Diffusé sur les ondes de la Télévision de Radio-Canada dans le cadre «Des beaux dimanches»

Tourné en 2001, Exils a été produit par Daniel Harvey de la maison de production Zone 3. Cette adaptation du réalisateur Daniel Grou (« Podz » pour les intimes), prend la forme d’un road movie qui raconte l’histoire de deux jumelles identiques séparées à la naissance. Ignorant leur existence réciproque, elles partent à la recherche de leurs parents biologiques. Au cours de leur périple, où les téléspectateurs voyageront de Vancouver à Moncton, les deux sœurs — interprétées par de vraies comédiennes jumelles, Annie et France LaRochelle — entrent en contact avec plusieurs personnages et différentes cultures francophones du Canada, transformant cette trame dramatique en une espèce d’allégorie tendre et humoristique sur la quête des origines et de l’identité.

L’équipe de création est la même. Cependant, de nouveaux visages ont remplacé les différents acteurs qui, sur scène, y interprétaient plusieurs personnages. À la liste des Marcel Aymar, Robert Bellefeuille, Ginette Chevalier, Annie LaRochelle, France LaRochelle, Diane Losier et Eloi Savoie s’ajoutent : Violette Chauveau, Stéphane Crête, Louison Danis, Richard Fréchette, Lyette Goyette, Tania Kontoyanni, Nathalie Mallette, Philippe Soldevila, Manon St-Jules, Luc Thériault, Yves Turbide et … une grenouille !

«Exils» au panthéon des plus inoubliables spectacle

Exils vient de faire l’éclatante démonstration au 16e Festival des théâtre francophones de Limoges, où elle a soulevé l’enthousiasme du public et de la critique, le magazine L’Express jugeant même que le spectacle parvient à « incarner l’indicible». Le Monde, de son côté, l’a vu comme une pièce de «boulevard socioculturel», avec sa vitesse, ses gags et sa logique dramatique hautement scénarisée.

>Michel Dolbec, Le Soleil, 5 octobre 1999

«Exils» au panthéon des plus inoubliables spectacle

Exils vient de faire l’éclatante démonstration au 16e Festival des théâtre francophones de Limoges, où elle a soulevé l’enthousiasme du public et de la critique, le magazine L’Express jugeant même que le spectacle parvient à « incarner l’indicible». Le Monde, de son côté, l’a vu comme une pièce de «boulevard socioculturel», avec sa vitesse, ses gags et sa logique dramatique hautement scénarisée.

>Michel Dolbec, Le Soleil, 5 octobre 1999

Crédits : F. et A. Larochelle, M. Aymar • Photo: Jules-Rémi-Villemaire

CRITIQUES

Twin cultures, actors mesh in high-energy Exils
Co-author Bellefeuille, who also burns up the stage as a hyper Franco-Ontarian businessman. Exils is fast-paced, sketchy and highly refreshing in its multi-voiced, multilingual viewpoint.

> Pat Donnelly, Gazette Theatre Critic, 25 avril 2000

EXILS : À fond de train au coeur des francophonies canadiennes
Exils est plus proche de l’opéra rock mené tambour battant avec un humour à couper au couteau. Ce voyage ferroviaire dans la géographie intime des francophones du Canada est surtout formidablement drôle. Rafraîchissant à souhait, ce spectacle a remporté un égal succès à Moncton, à Québec et à Ottawa.

> Jacques Parneix, Journal Populaire du centre, 22 juin 1999

«Exils» Nerveux, émouvant et abouti
Nerveuse, parfaitement rythmée, la mise en scène de Philippe Soldevila tranche dans le vif du drame et dans la fresque des identités avec une adresse qui ne se dément pas.

> Jean St-Hilaire, Le Soleil, 8 novembre 2000